Anna Huot de Saint-Albin, 18 ans, tuée par Mohamed Bouaichia le 8 février 2004 à #Toulouse.
Circonstances
Anna-Malicia Huot de Saint-Albin meurt après des heures de sévices, y compris sexuels. L’accusé parle de jalousie : aucun amant n’a été découvert. De « quelques » coups : en contradiction flagrante avec les horreurs du dossier. De sa compagne, ce dealer a obtenu un mariage secret, à 18 ans, pour régulariser sa situation en France. Un mariage synonyme d’argent car Anna-Malicia, orpheline de mère, devait hériter.
« J’ai perdu le contrôle de mes actes. J’ai frappé ma femme sans vouloir lui donner la mort », explique-t-il. Mais comment faire croire à cette version minimaliste face au récit détaillé des sévices subis par une jeune femme devenue sa chose, son jouet ? Dans ce dossier, les faits parlent d’eux-mêmes, les objets aussi, comme ce morceau de manche à balai qui a servi aux tortures, ou le moindre témoignage : « Quand je suis venue la voir le samedi, elle n’a pas pu me dire bonjour tant son visage lui faisait mal », rapporte une amie. Sobrement, l’officier de la Crim responsable de l’enquête a rappelé le scénario de ce week-end de l’horreur, y compris les éléments les plus noirs de la personnalité de l’accusé : le passage de l’amie d’enfance justement à laquelle Bouaichia, si à cheval sur la fidélité de sa femme, propose « un plan à trois » ; la relation sexuelle qu’il impose alors à son épouse dans la salle de bain ; et le dimanche après-midi, alors que sa femme est morte et qu’il n’appelle pas les secours, les deux heures passées à nettoyer le studio et à changer les habits de la malheureuse… La première version livrée ensuite à la police – il accuse les pompiers!- puis la théorie du malaise, celle, enfin, du masochisme supposé de son épouse. De lui, ses ex-copines et copains, femmes et hommes avec lesquels il trompait son épouse, ont dit qu’il était « profiteur, malin, vicieux ».