Le 3 septembre 2014 Gilbert Ferrier, Frédéric Amiot et Dominique Monnery sont tués dans un incendié criminel initié par Belkacem Ataména à Lavelanet.
Circonstances
L’homme de 33 ans, jaloux et colérique, avait mis le feu à l’immeuble suite à une dispute avec son ex-compagne Victoria.
Jusqu’au bout, l’accusé avait clamé son innocence. « Je suis innocent, je suis innocent, je suis innocent », a-t-il lancé, ce vendredi matin, lors d’une brève reprise d’audience, avant que la cour et les jurés n’entament un délibéré qui aura duré quatre heures.
Belkacem Ataména avait prétendu n’être pour rien dans cet incendie. Il avait expliqué avoir passé toute la soirée du 3 au 4 septembre 2014, seul dans son appartement, à faire des travaux de rénovation de son logement. Il avait aussi nié avoir eu, ce soir-là, une violente altercation avec son ex-compagne, Victoria, qui venait de le quitter, lançant à la jeune femme et aux personnes présentes : « De toute façon, je vais tous vous cramer ».
Mais plusieurs témoins ont confirmé, à la barre ou lors de l’instruction du dossier, sa présence et les menaces proférées ce soir-là, dans un accès de jalousie maladive: il ne supportait pas voir Victoria fréquenter d’autres hommes. D’autres ont préféré revenir sur leurs déclarations: le procès s’est déroulé dans un climat de tension. Plusieurs témoins ont expliqué avoir peur de représailles après leur déposition. Certains en avaient d’ailleurs fait l’objet, même après l’incarcération de Belkacem Ataména.
Les antécédents de cet homme connu pour sa violence auront pesé, sans aucun doute, dans la décision de la cour d’assises. À de très nombreuses reprises, Belkacem Ataména avait menacé de faire « cramer » ceux qui s’opposaient à lui. Il avait été notamment condamné pour l’incendie d’un camion, après un différend avec un gitan, en 2009. Son manque d’empathie avait été souligné par Me Guy Dedieu, avocat des familles des trois victimes de l’incendie : « Vous y étiez, vous l’avez fait et vous avez provoqué la mort de trois personnes que vous ne connaissiez pas et dont vous vous foutez », avait lancé l’avocat.
Reste la peine des familles des trois victimes. Elle s’est exprimée hier, lors de l’avant-dernier jour du procès. Les proches de Gilbert Ferrier, de Frédéric Amiot et de Dominique Monnery étaient présents, toute cette semaine, dans la salle d’audience, ainsi qu’un ancien résident de la pension de famille, Patrick Mathis. Ce dernier a raconté ce jeudi matin comment il avait tenté, sans succès, de sauver son ami Gilbert Ferrier des flammes, au risque d’y perdre lui-même la vie. La sœur de Frédéric Amiot était également là, pour évoquer le souvenir d’un frère fusionnel qu’elle adorait.
Condamné à 30 ans de réclusion criminelle.